Dérision

Lorsque le Mal perçoit qu'il peut être tourné en dérision, il relâche son étreinte. Notre respiration en est facilitée et notre équilibre doucement restauré.


Dans le printemps radieux d'un hiver automnal,
Comme je gambadais dans un champ de fenouil,
Je me cognai soudain au museau d'un cheval,
Ce qui m'occasionna un violent mal aux dents !

Alors, indifférent au rire chevalin,
Je me saisis les dents fortement à deux mains,
Pour céans percevoir que ce que je papouille,
Se situerait plutôt au niveau de mes yeux !

Je sautille à pieds joints et sans plus respirer !
Curieux, le brave équin cesse de rigoler
Et me dit : "Qu'y a-t-il ?" car je tire une bouille
Bien pire que si j'avais pris un coup dans le front !

Comment ? Mon cher ami ! Vous aurait-il fait mal,
Mon tout mignon naseau aussi mou qu'une nouille ?
Ah ! S'il en est ainsi, j'y mettrai un fanal
Pour éviter, morbleu, de vous casser les os !